Journaliste ou éditorialiste ? — Exprime-toi !

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La question devrait se poser ainsi : journaliste et éditorialiste ?

Un éditorialiste est avant tout un journaliste. Il s'est orienté à un moment de sa carrière vers un genre de journalisme spécifique, comme ont pu le faire ses confrères des faits divers, localiers, de la culture, etc. Il a sa carte de presse, comme toute personne collaborant à la réalisation d’un journal : photographes de presses, secrétaires de rédaction ou iconographes... Tous appartiennent à la famille des journalistes.

Quelle est la différence entre journaliste et éditorialiste ?

Le journaliste

Le journaliste doit avant tout être impartial dans sa façon de rapporter les informations et de traiter les sujets. Il est en cela soumis à la déontologie de son métier et à la charte de Munich. Cette charte a été adoptée en 1971 par les journalistes et liste les droits, mais surtout les devoirs du journaliste.

Tout journaliste digne de ce nom se fait un devoir d’observer strictement les dix principes suivants :

  1. Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, en raison du droit que le public a de connaître la vérité.
  2. Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique.
  3. Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou, dans le cas contraire, les accompagner des réserves nécessaires ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents.
  4. Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents.
  5. S’obliger à respecter la vie privée des personnes.
  6. Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte.
  7. Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement.
  8. S’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement, ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information.
  9. Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs.
  10. Refuser toute pression et n’accepter de directive rédactionnelle que des responsables de la rédaction.

Cette charte permet de garantir au public une information fiable, complète et de qualité, permettant au lecteur d’obtenir un avis éclairé sur les faits rapportés par le journaliste.

L’éditorialiste

D’où vient le terme éditorialiste ? De l’éditorial. Soit un texte donnant la teneur du journal, son orientation politique et justifiant la ligne rédactionnelle, c’est-à-dire les choix effectués par la rédaction dans le traitement de l’information. Historiquement, l’éditorialiste écrivait l’édito des journaux. Il engageait par ailleurs sa responsabilité ainsi que celle de tout le journal à travers l’édito.

Dans ses écrits, l’éditorialiste cherche à susciter la réflexion, provoquer le débat ou même influencer l'opinion publique. Un éditorialiste ne donne pas forcément son opinion, mais il donne toujours un point de vue. Pour ce faire, il peut être amené à mettre l’accent sur certains faits ou en éluder d’autres. Il transmet une analyse qui lui est propre, qui peut reposer soit sur des faits, soit sur des sentiments ou des opinions. Il peut partager ses émotions avec le lecteur et tenter de le rallier à son point de vue.

Contrairement à un journaliste, il est subjectif lorsqu’il s’exprime.

Pourquoi cette confusion si présente entre journaliste et éditorialiste ?

Ces dernières années, les éditorialistes sont de plus en plus souvent présents sur les plateaux de télévision, à la radio, sur Internet et dans les colonnes des journaux. Parfois présentés seulement comme journalistes, il est alors possible de faire l'amalgame ente les journalistes et eux.

Les éditorialistes doivent être transparents sur leurs opinions et leurs appartenances politiques, qu’ils doivent afficher. Or, il sont souvent présentés le plus souvent sous le simple terme de « journalistes » lorsqu'ils sont invités sur les plateaux télé. Ce qui peut engendrer un mélange des genres. Pourquoi les invite-ton ? Pour répondre au besoin de commenter l'actualité, donnée par les journalistes qui s'en occupent. Dans les talk-shows, on va chercher des éditoralistes des journaux pour donner des points de vue, souvent clivants, et provoquer le débat. D'où l'image biaisée de la presse pour le grand public : si tous les éditorialistes sont journalistes, tous les journalistes ne sont pas éditorialistes.

Le saviez-vous ?

Toute entreprise de presse est tenue, conformément à la loi Bloche de  2016 d’adopter une « charte déontologique ».

C’est dans ce respect de la profession de journaliste que les journaux Exprime-toi ! ont eux aussi leurs propres chartes éditoriales, au collège comme au lycée.

 

Delphine Hossa