Le chemin de fer est accroché au mur. Plusieurs feuilles A3 définissent le plan du futur journal comme dans une vraie rédaction.
Au crayon gris, les sujets ont été notés, leur emplacement dans la page justifiant de leur intérêt pour le lecteur. Depuis le mois de septembre, une vingtaine de collégiens de Camus, à Neuville-lès-Dieppe (Seine-Maritime), travaillent avec un journaliste du groupe Bayard pour faire naître leur Camuscrit, un nom qui tombe à pic.
Dans l’équipe chacun a un rôle : il y a les rédacteurs, les chefs de rubrique mais aussi les dessinateurs.
Car ceux qui n’ont pas écrit peuvent se pencher sur l’illustration des articles. Ce mardi après-midi, une élève est en train de tracer les contours d’une salle d’audience pour le sujet sur les violences faites aux femmes.
On le voit, les collégiens se sont penchés sur une problématique difficile, mais complètement d’actualité dans le contexte #MeToo. La classe va d’ailleurs pouvoir rencontrer une avocate.
En autonomie
Ce projet pédagogique est mis en place pour le groupe Bayard, dont le directeur est un ancien élève du collège Camus, à Neuville-lès-Dieppe ! Le monde est parfois petit…
Ainsi, Cédric Bloquet a décidé de faire profiter l’établissement de l’opération « Exprime-toi ! » pour découvrir le monde de la presse et le métier de journaliste.
Le dispositif est en partie financé par le Département via l’enveloppe budgétaire allouée à chaque collège, tous les ans.
Didier François, référent Rep +, le réseau d’éducation prioritaire, au collège Camus explique :
Dans le secteur public, nous sommes les seuls à bénéficier de ce travail avec Bayard.
Articles variés
Les élèves ont donc planché sur divers sujets qui les touchent particulièrement comme la mode, la musique, la téléréalité, le sport…
Inès Gomez et Merveille Nzitunga ont écrit sur les mères qui exposent leurs enfants sur Internet, notamment sur Instagram. Deux garçons et une fille, qui pratiquent l’aviron, travaillent sur l’arbitrage vidéo dans le foot.
En classe, ils travaillent tous en autonomie sous l’œil avisé de leur professeure de français, Hélène Gouaux.
« Elle nous a conseillé d’écrire plus librement, ce n’est pas un devoir, précise Merveille Nzitunga. Nos articles doivent être à notre image. »
L’exercice a beaucoup plu à la collégienne qui se verrait bien devenir journaliste.
Sortie prévue le 22 mai
Elle doit encore écrire son article sur Bruno Gibert, auteur en résidence au collège, pour voir s’il n’est pas trop long. De son côté, Inès Gomez, l’une des deux rédactrices en chef, va corriger les fautes d’orthographe.
Tous les papiers devront être rendus le 24 mars. Une fois qu’ils seront « maquettés », c’est-à-dire mis en page, la classe pourra néanmoins faire des changements de dernière minute.
« C’est notre journal », sourient les deux collégiennes. La livraison définitive se fera le 22 mai. Camuscrit sera tiré à 2 000 exemplaires puis distribué aux élèves, à des associations, à la mairie…
« Cela nous permet aussi de valoriser le collège », note Didier François.
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